Pierre Rigal

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le 19 décembre 2021 dans 1 pays.

La Flûte Enchantée

mardi 15 juin 2021, par Nath

Orchestre national du Capitole
Chœur du Capitole

Coproduction avec l’Opéra de Rouen Normandie

La Flûte enchantée ensorcelle par ses éléments merveilleux et la beauté de sa musique. Mettre en scène cet opéra, c’est mettre en avant le plaisir de la musique, qui constitue presque l’un des personnages principaux de cette œuvre. Et qui nous entraîne autant dans une aventure énigmatique que dans une expérience artistique.

Résumer La Flûte enchantée n’est pas une mince affaire. Cela pourrait être : le Prince Tamino est parti chercher Pamina, la fille de la Reine de la Nuit. Pamina a été enlevée par Sarastro et sa mère pleure son absence. Tamino, accompagné de Papageno l’oiseleur taquin, se met en route pour ramener la jeune fille auprès de sa mère. Mais au cours de son périple, il découvre au Royaume de Sarastro le monde des Mystères. Il décide de passer des épreuves pour devenir un Initié avant de célébrer son amour avec Pamina. Les deux amoureux fêtent leur union auprès de Sarastro, alors que la Reine de la Nuit disparaît dans les ténèbres.

Cette version est forcément approximative. Déjà, parce qu’elle sous-entend la victoire du monde de Sarastro sur celui de la Reine de la Nuit. C’est effectivement ce que raconte le livret... mais avec plus de nuances. Cette nouvelle mise en scène de La Flûte enchantée cherchera à mettre en avant une critique de la misogynie. Le livret comporte à la fois un antiféminisme très présent tout comme il célèbre l’idéal d’une égalité entre hommes et femmes. Il s’agit de se saisir des indices que Schikaneder et Mozart ont laissé pour critiquer cette misogynie.

Une autre raison qui rend le résumé de cet opéra difficile tient à la narration elle-même : elle regorge d’évènements, de surprises, de paradoxes, et parfois même d’ « incohérences ». Un exemple ? Tamino part vers le monde de Sarastro avec Papageno. Mais à la scène d’après, Papageno arrive seul. Où est passé Tamino ? Ce contretemps reste sans explication. Un autre exemple significatif est celui de la fin de l’opéra. Tout tend vers un suspense dramaturgique que l’on attend se dénouer au moment des épreuves de l’eau et du feu. Mais une fois que l’on y arrive, les épreuves sont très calmes, presque contemplatives. Et très courtes. La fin s’enchaîne ensuite de façon condensée et rapide, comme une aspiration vers le silence. L’effet est assez brusque après une multitude de scènes très fournies.
On a ainsi la sensation nette que ce qui importe n’est pas tant l’aboutissement de cette aventure, mais bien le cheminement que les personnages y ont fait. Le trajet prévaut sur la résolution. La Flûte enchantée est à ce titre l’histoire d’une quête. Cela guidera l’ approche de cette mise en scène.